Quand j'ai commencé à m'occuper de Gilles à temps plein, j'avais peur de ne pas savoir "remplir" nos journées. Qu'allions-nous faire ? Comment être sûre qu'il ait suffisamment d'expériences enrichissantes ?  De quoi avait-il besoin pour se développer au mieux ? Je me suis donc renseignée sur les possibilités d'activités pour petits et je nous ai inscrit à des séances de psychomotricité, de lecture de contes et de barbotage en piscine. Quel programme rassurant ! Après quelques semaines, j'ai cependant commencé à trouver toutes ces activités contraignantes et, cerise sur le gâteau, Gilles ne les appréciait pas autant qu'escompté. On a donc progressivement diminué le rythme pour finalement arrêter toute activité fixe quelques mois plus tard...

Au lieu de regarder sur internet ou dans des livres ce qu'un enfant de l'âge de Gilles était supposé aimer, j'ai commencé à regarder le petit garçon qui était devant moi. Et j'ai vu que certains jours il avait juste envie de rester jouer à la maison... tandis que d'autres il était impatient d'explorer le vaste monde. Puis j'ai réfléchi à ce que moi j'aimais vraiment faire comme sorties et j'ai commencé à lui proposer de temps en temps l'une de celles-là. C'est maintenant comme ça qu'on fonctionne : parfois ça le tente, parfois pas... alors il propose autre chose ("Toi proposes d'aller plutôt chez Gepetto" - un magasin de jouets du quartier :-) ou me dit qu'il préfère rester ici... et c'est très bien comme ça.

Je n'ai plus peur de ne pas savoir "remplir" nos journées. Je sais maintenant que Gilles sait exactement ce dont il a besoin... et que c'est souvent dans l'inattendu que naissent les plus beaux moments.